La protection et l’amélioration des conditions de vie des femmes, des familles et des enfants dans toutes leurs diversités constituent l’un des principaux enjeux des actions de l’État de Côte d’Ivoire. Malgré les efforts fournis par l’État pour réduire les inégalités de genre et toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des enfants par l’institutionnalisation du genre en Côte d’Ivoire dans tous les secteurs de la vie publique et privée, la Côte d’Ivoire vient en 131ème position sur les 149 pays évalués selon le rapport sur la parité genre du Forum économique Mondial de 2018.
Les pesanteurs liées aux normes de genre et normes sociales néfastes affectent de façon disproportionnée les enfants et les jeunes selon leurs âges, sexe, nationalité, handicap et d’autres facteurs. En effet, des gaps importants demeurent,
Les normes sociales discriminatoires sont au cœur de disparités de résultats en matière d’éducation entre filles et garçons, les résultats des filles et des femmes en matière d’éducation continuent d’accuser un certain retard par rapport à ceux des garçons et des hommes. Leurs taux de scolarisation dans l'enseignement secondaire sont nettement inférieurs et elles obtiennent de moins bons résultats en mathématiques que les garçons, ce qui a de fortes implications sur leur choix de filière au lycée ;
La répartition inégale des rôles et responsabilités au sein des ménages affecte le pouvoir décisionnel des filles et des femmes ce qui fait peser sur les épaules des filles un fardeau plus lourd que les garçons en matière de travail domestique et de soin non rémunéré. En outre, les normes de genre confèrent aux garçons des aptitudes innées plus fortes que les filles dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), ce qui a de lourdes répercussions sur l’inscription des filles dans ces filières et influence leurs choix de carrière.
Le mariage et les grossesses précoces constituent des obstacles fondamentaux aux droits des filles. Bien que la loi interdise le mariage des filles avant l’âge de 18 ans, le mariage précoce demeure un phénomène répandu dans de nombreuses régions des pays, ce qui nuit gravement à l’instruction des filles. Les grossesses chez les adolescentes, étroitement liées au mariage précoce des filles, sont également associées au non-achèvement du secondaire, et à une plus forte probabilité de décrochage scolaire au lycée ;
Les barrières en matière de santé lié au Genre expose les adolescents et femmes enceinte aux maladies. Selon l’EDS 2021, le taux de mortalité infantile de 69,7 pour 1000 naissances vivantes et un taux élève de mortalité maternelle. La prévalence du VIH Sida dans la population âgée de 15 à 49 ans est estimée à 3,7%. Elle est de 4,6% chez les femmes et les filles et de 2,7% chez les hommes et garçons. Le paludisme est une maladie endémique en Côte d’Ivoire. Il est plus fréquent et grave chez la femme enceinte avec près de 4000 femmes qui meurent du paludisme chaque année.
Les Violences basées sur le genre touchent les filles de manière disproportionnées.
Les types de violences affectant plus les filles par rapport aux garçons de moins de 18ans sont les violences sexuelles, les maltraitances physique et psychologique, les Mutilations génitales féminines (61,54%) et les mariages d’enfants (77,67% des cas rapportés). Elles sont plus vulnérables que les garçons du fait de leur morphologie et de la répartition inégales des tâches sexospécifiques. Le type de violence affectant le plus les garçons par rapport aux filles est la pire forme de travail. Malgré les campagnes de sensibilisation et les mesures de répression prévues par la loi, les mineurs sont de plus en plus victimes de violences sexuelles.
Chaque jour, plus de deux enfants sont victimes de viol en Côte d’Ivoire.
Genre en situation d’urgence
La situation d’afflux de déplacés est préoccupante à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, notamment dans les régions du Bounkani et Tchologo avec plus de 13.000 déplacés selon le dernier recensement d’UNHCR. Cette intervention basée sur une approche multisectorielle par Save the Children (SC). Les communautés déplacées dans le Nord de la Côte d'Ivoire et issues de groupes ethniques minoritaires sont confrontées à la stigmatisation, aux abus, aux violences basées sur le genre, à la négligence, à la santé mentale, au risque de travail et d'exploitation des enfants, au mariage des enfants, à l'enrôlement et à l'utilisation par les groupes armés. Les zones affectées sont exposées à une augmentation de la violence domestique à l'encontre des femmes alors que les communautés ne disposent pas de mécanisme de prévention, de gestion et de mitigation des cas de VBG approprié.
VISION : TRANSFORMER LES INEGALITES, TRANSFORMER DES VIES
Pour Save the Children, réaliser notre vision signifie un monde où tous les enfants, filles et garçons, peuvent cultiver différents espoirs et rêves pour leur avenir, et jouissent d’opportunités égales pour les concrétiser. Notre vision est celle d’un monde où toutes les filles et tous les garçons sont à l’abri du danger, où ils et elles sont entendu.e.s et apprécié.e.s les un.e.s autant que les autres, et où ils et elles ont tou.te.s autant de temps libre et accèdent équitablement à l’éducation, au travail, au repos, et aux jeux. Nous œuvrons en faveur d’un monde dans lequel tous les enfants, toutes les filles et tous les garçons, sont en bonne santé et bien nourri.e.s, grandissant dans des environnements sûrs et bienveillants, soutenu.e.s par des tuteur(rice)s et des mentors autant de sexe féminin que masculin. Notre vision est celle d’un monde où les filles et les garçons se soutiennent réciproquement en contribuant tou.te.s de manière active et équitable à créer
Pour répondre à cette vision, notre théorie du changement en matière d'égalité de genre montre comment l'égalité des genre et l'autonomisation des femmes et des filles génèrent des changements positifs dans la vie de tous les enfants, filles et garçons, ainsi que dans les familles, les ménages, les communautés et les sociétés. Cette théorie du changement vise le changement des individus, des ménages et des communautés, ainsi que l'environnement culturel et politique plus large, afin de promouvoir et atteindre l'égalité genre. Aussi, Notre politique en matière d’égalité genre garantie à ce que nous puissions programmer, plaidoyer, établir des partenariats et nous organiser en faveur de l’égalité de genre à travers 06 principes directeurs.
Notre ambition est que tous nos programmes intègrent systématiquement la question de l’égalité de genre et de parvenir autant que possible à briser les causes profondes des inégalités et des discriminations fondées sur le genre à travers des interventions genre sensible et genre transformateur en Côte D’Ivoire.
Les articulations de notre approche sur la question (comment abordons-nous l’approche, avec quelles activités/interventions)
Pour atteindre cette ambition, nos interventions abordent l’égalité de genre en tant que thématique transversale et à la fois indépendante par la conception d’analyse de genre comme élément prioritaire et central de la planification stratégique de nos programmes. Nous programmons vise le renforcement du pouvoir des femmes et des filles, la promotion des expressions positives et diverses de masculinités ; la création d’environnement propice ( cadre législatifs, politiques) ; la promotion de l’égalité de genre à travers nos campagnes en faveur de lois et de politiques ; l’établissement des partenariats pour l’égalité de genre en collaborant avec les organisations gouvernementales, du secteur privé et de la société civile qui partage une vision commune pour l’égalité genre.
Save the Children dispose d’un outil d’évaluation en matière de genre (Marqueur Egalité Genre) qui nous permet de veiller à l’accès équitable, la participation et les avantages de nos interventions pour les filles, les garçons, les femmes et les hommes dans toutes leurs diversités.
Développer des partenariats pour l’égalité genre
Save the Children en Côte D’Ivoire travaille en partenariat avec des organisations locales féministes et réseau d’organisations d’enfants à travers la mise en place des champions genre composé des leaders traditionnels et communautaires dans les communautés de protection pour lutter contre les violences basées sur le genre et déconstruire les stéréotypes de genre néfastes dans nos zones d’intervention.
Promouvoir les masculinités positives
Nous mettons accent dans l’engagement des hommes et des garçons en tant que champions d’égalité genre dans leurs communautés. Allant de la parentalité positive à l’engagement dés de leurs pairs contre les attitudes/pratiques dites violentes, nos interventions ont pour ambition de promouvoir les masculinités positives dans tous les domaines et faire des hommes et des garçons des alliés.
Autonomiser les femmes et les filles
A travers la création des groupements féminins et des groupes d’épargnes villageoises nos interventions contribuent à l’autonomisation, au renforcement de leur éducation financière des femmes et des filles en âge de travailler, à l’amélioration de leurs accès aux services de santé adaptés pour prendre des décisions informées sur leurs corps et leurs vies.
Mener des plaidoyers sensibles au genre informés par des évidences
Nous réalisons des analyses genre en matière de droits des enfants pour informer nos plaidoyers et engager le maximum d’acteur afin d’investir et s’impliquer davantage dans la lutte contre les inégalités genre en Cote D’Ivoire. Aux niveaux communautaire et national nos recherches abordent les conséquences des pratiques néfastes telles que le travail des enfants, les violences sexuelles basées sur le genre et le mariage d’enfants sur la survie, le développement et la protection des filles et des garçons.